
L’étude du passé montre que les intercycles sont composés de phases, qui matérialisent le processus qui va de la désintégration de l’ancien paradigme à l’émergence et à la consolidation d’un nouveau :
- Putréfaction : transition et la décomposition des anciennes structures de la civilisation, provoquant des crises et un chaos croissant.
- Polarisation : fragmentation du système sociétal sous la pression des contradictions et des crises conduisant à des conflits et à la formation de nouvelles coalitions autour de visions émergentes.
- Purification : élimination des éléments négatifs ou obsolètes de l’ancienne civilisation et leur remplacement par de nouveaux éléments où de nouveaux mythes se forgent autour de leaders et de communautés inspirantes.
- Conjonction : cette phase symbolise la fusion des différents éléments issus des phases précédentes
- Congélation : les parcours héroïques de différentes communautés se mélangent pour former un paradigme complet répondant aux besoins de la conscience collective.
La compréhension de ces étapes est un atout précieux pour anticiper la façon dont l’ancien monde va réagir au Point Zéro afin d’accélérer les individus et les communautés qui vont incarner les nouveaux paradigmes.
Dans les anneés qui viennent, l’affaiblissement du paradigme dominant va rouvrir les grands débats sur la sens de l’existence humaine tandis que les grandes oppositions vont s’exacerber : individualisme contre collectivisme, idéalisme contre réalisme, féminin contre masculin, nature contre technologie, majorité contre minorités, pauvres contre riches, Orient contre Occident, etc.
Jusqu’ici, chaque nouveau paradigme civilisationnel s’est construit en réaction aux excès de celui qui l’a précédé. Le principal enjeu du Point Zéro est de se libérer de la polarisation de conscience qui donne naissance à tous les conflits qui déchirent l’humanité depuis des millénaires.
Cela passe par le fait de commencer à reconnaître l’humanité comme un seul organisme qui obéit à des principes d’interdépendance et de réaliser que les déchirures et les crises qui traversent notre histoire sont la projection dans le monde des croyances séparatrices et limitantes que nous n’avons pas résolu en nous.
Agir sur cette infrastructure psychique exige un travail de déconstruction intérieure complet, un travail d’alchimisation spirituel, intellectuel et émotionnel de ces ombres qui, depuis l’aube de notre humanité, dictent dans le secret nos choix et nos actions.
Dans cette odyssée, chaque découverte personnelle est une pierre apportée à l’édifice collectif ; chaque prise de conscience individuelle, un pas vers la libération du groupe. Le véritable enjeu de la période qui va d’aujourd’hui à 2050 est de réussir à réaliser non pas une transition, mais cinq :
- Epistémologique : pour faire émerger de nouveaux récits de vie pour changer radicalement notre rapport à la conscience et à la connaissance
- Anthropologique : pour changer notre rapport à la technique et traiter les traumas collectifs
- Organisationnelle : pour mettre en place des cadres émancipateurs dans les organisations
- Economique : pour passer d’une société basée sur l’exploitation du travail à une société contributive centrée sur le secteur quaternaire
- Civilisationnel : ce niveau combinant les quatre autres pour créer une civilisation dont l’écologie externe fonctionne dans l’harmonie.
Mais pour parvenir, il faut des électrochocs. Car si les croyances sont des forces qui gardent une société dans la répétition du passé, elles peuvent se métamorphoser radicalement pendant les épreuves. En anticipant les crises à venir, il devient envisageable de fonder un nouveau système libéré des impensés qui ont jusqu’ici contribué à la répétition des mêmes schémas aliénants.
Chaque individu, chaque organisation peut trouver sa place dans cette fantastique aventure.
Quelle sera la vôtre ?
Articles rattachés

La crise des récits fondateurs
