Fonder une nouvelle civilisation

Bienvenue dans le Point Zéro

Vous avez l’impression que le monde est en train de devenir fou ? Que la société ne sait plus où elle va ? Vous vous demandez pourquoi tout semble se désintégrer en même temps autour de nous ?

Bienvenue dans le Point Zéro. Ce terme désigne un moment unique de l’histoire humaine qui marque la fin simultanée de plusieurs grands cycles historiques. Vous ne verrez jamais ce diagnostic en une des journaux car pour comprendre ce qui nous arrive, il faut changer d’échelle temporelle et regarder les choses sur le temps long… Très long ! Parce que c’est paradoxalement en prenant cette vue d’aigle qu’il devient possible de faire des choix éclairés au présent.

C’est exactement l’objet de la macrohistoire, cette discipline qui étudie les grands cycles sur des millénaires. Ses pionniers : Oswald Spengler avec Le Déclin de l’Occident, Arnold Toynbee et son Etude de l’Histoire, ou encore Jared Diamond avec Effondrement, ont démontré que les civilisations naissent, croissent, atteignent leur apogée, puis déclinent selon des cycles prévisibles.

Plus d’une vingtaine de grandes civilisations ont disparu dans le passé : Égyptiens, Babyloniens, Romains, Mayas, Incas, Ottomans, etc. et ont fini par disparaître, soit à travers des effondrements, soit par des transitions plus douces. Et tout démontre que nous entrons dans un intercycle civilisationnel d’une ampleur jamais vue dans l’histoire de l’humanité. Car contrairement aux précédentes transitions qui ne concernaient qu’une région du monde, celle-ci est globale.

Cette notion de passage à une nouvelle civilisation planétaire ne touche pas encore profondément le grand public. Bien sûr, tout le monde peut constater qu’il y a une multiplication des problèmes : détresse climatique, surexploitation des ressources, montée des extrémismes, clivage intergénérationnel, surconcentration des richesses, affrontements communautaires, guerres, etc.

Cependant, notre esprit interprète encore ces phénomènes comme les dysfonctionnements d’un système dans lequel nous avons grandi et qui représente le seul référentiel que nous connaissons. Nous constatons que le chaos grandit et que quelque chose est en train de finir, mais nous ne comprenons pas très bien pourquoi cela survient maintenant, s’il y a une lumière au bout du tunnel, ni comment agir dans cette situation.

C’est l’objet du Point Zéro : fournir les grilles de lecture nécessaires pour naviguer consciemment dans cette transition historique majeure, au lieu de la subir aveuglément.

La convergence des cycles historiques

La vie des sociétés humaines obéit à des grands cycles temporels qui se succèdent selon des rythmes différents. Habituellement, ces cycles évoluent de manière décalée. Quand l’un se termine, les autres continuent, offrant une forme de stabilité globale à la société. Mais nous vivons aujourd’hui un phénomène inédit : tous ces cycles arrivent simultanément à leur terme :

Économique : fin du travail traditionnel avec l’automatisation massive des tâches par l’IA et la robotique. Passage du secteur tertiaire au secteur quaternaire (économie de la connaissance, du sens et de la régénération).
Organisationnel : effondrement des structures hiérarchiques pyramidales nées de l’ère industrielle. Émergence d’organisations résiliaires et collaboratives.
Anthropologique : fin de l’homo sapiens « naturel » avec l’augmentation technologique, la médecine régénérative et l’hybridation homme-machine.
Épistémologique : dépassement du paradigme scientifique matérialiste par l’émergence de nouveaux modes de connaissance intégrant conscience et quantique.
Religieux : effondrement des religions institutionnelles traditionnelles et émergence d’une spiritualité post-religieuse globale.
Politique : crise des États-nations face aux défis planétaires. Transition vers des formes de gouvernance post-nationales.
Générationnel : fracture inédite entre générations numériques natives et générations analogiques.

Cette convergence extraordinaire ne produit pas simplement une nouvelle civilisation, mais une métacivilisation, c’est-à-dire un type de civilisation d’ordre supérieur qui transcende les catégories précédentes.

Ce phénomène est souvent confondu avec la mondialisation, mais cette dernière n’était qu’un prélude, qu’une phase préparatoire à ce qui nous attend réellement : l’émergence d’une conscience planétaire et d’une organisation sociale totalement inédite dans l’histoire humaine.

Les 10 signes de l’intercycle

Voici les dix manifestations qui confirment notre entrée dans le Point Zéro :

L’exponentialité généralisée : toutes les courbes qui définissent l’humanité mondialisée : démographie, production de données, exploitation des ressources, inégalités économiques, capacité de destruction, dessinent des exponentielles. Mathématiquement, aucun système ne peut suivre indéfiniment une croissance exponentielle sans basculer vers un état différent.
La multiplication des crises : écologie, économie, technologie, information, social, politique, sécurité, culture, santé publique… les crises se cumulent et se synergisent, créant les conditions d’une « tempête parfaite ».
La désintégration du récit : les mythes fondateurs de la modernité : toute-puissance de l’individu, croissance infinie, technologie salvatrice, domination sur la nature, ne répondent plus aux défis actuels.
La polarisation extrême : les positions idéologiques, culturelles et politiques se radicalisent, entraînant des confrontations entre visions antagonistes du monde. Cette polarisation révèle l’émergence de paradigmes concurrents.
Le désarroi de la jeunesse : l’explosion des suicides et dépressions juvéniles signale un rejet massif du système existant. Les nouvelles générations portent des aspirations radicalement différentes qui poussent vers un changement paradigmatique irréversible.
L’émergence de récits alternatifs : partout, des leaders et communautés alternatives expérimentent de nouveaux modèles civilisationnels, anticipant les croyances de la société future.
L’exacerbation paradigmatique : face à son déclin, l’ancien monde se radicalise et affirme de manière exacerbée ses valeurs fondatrices, masquant sa faiblesse sous une façade d’invincibilité.
La mutation démocratique : la révolution numérique rend obsolètes les structures hiérarchiques traditionnelles, forçant la démocratie à se réinventer selon des modèles réticulaires.
La fatigue du changement : l’hyperaccélération atteint ses limites. L’injonction à innover continuellement génère une lassitude collective qui annonce paradoxalement l’imminence d’une transformation majeure.
La fin du travail : l’automatisation par l’IA remet en question toute l’architecture sociale basée sur le salariat, accélérant la transition vers une économie quaternaire.

Les scénarios du futur

Le Point Zéro n’est pas un terminus, mais une bifurcation majeure de l’histoire humaine, car lorsque le modèle qui a soutenu une civilisation s’épuise, cela ouvre la possibilité d’explorer de nouvelles voies du potentiel humain. Plusieurs chemins s’ouvrent donc devant nous, chacun menant vers des futurs radicalement différents.

Depuis l’après-guerre, un écosystème de chercheurs, qu’ils soient historiens, mathématiciens, philosophes ou écrivains de science-fiction, explorent méthodiquement ces voies du possible. Il faut distinguer ici prospective et futurologie. La futurologie prétend prédire ce qui va se passer : c’est une approche déterministe qui pense que le futur est largement décidé d’avance. La prospective, plus humble et plus pertinente, explore ce qui peut se passer en identifiant les tendances lourdes et les ruptures possibles. Elle ne prédit donc pas l’avenir : elle le prépare.

L’écosystème du Point Zéro s’inscrit dans cette démarche prospective. En synthétisant soixante-dix années de recherches, de modèles et d’imaginaires, nous avons identifié cinq familles de scénarios qui structurent l’espace des possibles :

L’effondrement : fin de la civilisation actuelle dans le chaos suite à une catastrophe systémique (guerre, crises extrêmes, virus…)
La dystopie : émergence d’un nouvel ordre oppressif et inégalitaire imposant le totalitarisme.
Le néohumanisme : lente progression à travers les crises qui mène à la régénération des valeurs humanistes adaptées aux défis contemporains.
L’utopie : société d’abondance post-rareté, automatisation libératrice, gouvernance collaborative planétaire.
La transcendance : dépassement de l’humain actuel par l’éveil psychique et spirituel collectif.

Ce qui caractérise ces familles de scénario est une combinatoire entre la progression du niveau de conscience et la progression du pouvoir technique. L’effondrement survient si ni l’une ni l’autre ne progresse ; la dystopie se produit si seul le pouvoir technique progresse, tandis que l’utopie et la transcendance deviennent possible si les deux dimensions progressent simultanément.

Le code-source psychique

Dans l’état actuel des choses, les scénarios qui ont le plus de chances de se réaliser sont ceux de l’effondrement ou de la dystopie. Cependant, leur concrétisation n’est pas une fatalité. Il y a, cependant, une condition à ce changement de cap : comprendre ce qui nous enferme. Car nous sommes une espèce largement ignorante des schémas inconscients qui la programment depuis des millénaires dans la répétition du passé.

Cela vient d’un ensemble d’instructions limitantes qui ont été implantées dans notre psychisme collectif à la fois par notre éducation, notre environnement, mais aussi par des événements traumatisants issus de l’histoire qui nous enferment dans des croyances incapacitantes, des pensées étroites et des comportements de peur. Tant que ce logiciel invisible restera en place, toutes les tentatives d’initier des nouveaux récits pour changer la condition humaine vont répéter les mêmes limitations sous d’autres formes.

Derrière les discours humanistes de convenance, nous avons largement intériorisé l’idée que nous sommes des êtres fondamentalement imparfaits, déficients, égoïstes, porteurs d’un mal dont nous ne parvenons pas à nous débarrasser. Cette conviction, forgée par une histoire plurimillénaire, est devenue une prophétie autoréalisatrice, un carcan mental qui nous maintient prisonniers d’un cycle infernal de violence et de destruction.

La façon dont ce récit de division s’est mis en place est l’objet principal du Point Zéro, qui offre le premier décryptage intégral de ce code-source psychique. Il est une enquête, menée à l’échelle de l’histoire humaine, pour comprendre comment le système de croyances qui nous domine aujourd’hui s’est construit et comment s’en libérer. En dévoilant les cycles historiques qui nous emprisonnent, il révèle aussi le potentiel d’un pivot historique imminent pour cesser de subir l’avenir et commencer enfin à le choisir en conscience.

Cela suppose en premier lieu de comprendre que nos comportements individuels sont en grande partie déterminés par les cadres institutionnels dans lesquels nous évoluons, qui sont eux-mêmes conditionnés par des récits fondateurs de la civilisation. Comprendre les lois auxquels obéissent les récits collectifs, c’est littéralement comprendre le code-source de l’histoire humaine elle-même.

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