Il y a encore quelques décennies, les gens se souciaient peu des sujets de prospective car l’avenir semblait tracé, se résumant dans une mondialisation économique et à un progrès technique continu qui résoudrait progressivement tous les problèmes.

Cependant, cette croyance dans un futur déjà décidé par les avancées technologiques s’effrite devant la multiplication des crises et des impasses. A présent que les anciennes réponses ne sont plus valables, il faut en inventer de nouvelles. C’est ce qui explique les succès mondiaux qu’ont connu les ouvrages de futurologie, ainsi que la vogue de toutes les séries d’anticipation et des œuvres qui nous permettent de construire une représentation de notre futur proche, qu’elle soit positive ou négative.

Toutefois, les théoriciens qui cherchent à anticiper l’avenir en ont une vision souvent très différente : entre la collapsologie qui annonce un effondrement inévitable et les techno-solutionnistes qui président des sauts scientifiques inouïs qui vont propulser l’humanité dans une nouvelle ère, ou encore les transcendantalistes qui pensent que l’humanité va accéder à de nouvelles dimensions de conscience, qui croire ?

La prospective est fondamentalement différente de la futurologie car elle ne fait pas de prédictions. En les classant du plus pessimiste au plus optimiste, on peut distinguer 5 familles principales qui portent leurs propres défis et opportunités:

• L’effondrement : fin de la civilisation actuelle dans le chaos
• La dystopie : évolution vers une civilisation totalitaire
• Le néohumanisme : progression lente à travers les crises
• L’utopie : émergence d’une civilisation harmonieuse grâce au bon usage de la technologie
• La transcendance : émergence d’une civilisation qui transcende les limites de la réalité physique par l’éveil spirituel

Au-delà de ces grandes familles, le Point Zéro dévoile également 25 scénarios futurs détaillés, comme autant de prismes pour examiner l’avenir, anticiper les inclinaisons et tendances et ainsi, éclairer les étapes du périple.

Face à un événement d’une telle ampleur, la plupart des organisations se limitent à réagir passe sans saisir la portée véritable des bouleversements.. Elles ne voient que des fragments du tableau d’ensemble : essor de l’IA, crise intergénérationnelle, problème écologiques, qu’elles traitent avec les grilles de lecture du passé.

Pourtant, la véritable urgence n’est pas de résoudre les problèmes d’un quotidien qui ne signifiera plus grand-chose d’ici peu. Elle est de prendre la mesure de la métamorphose pour changer intégralement notre logiciel psychique et culturel.

En nous plongeant dans les épreuves qui vont secouer les fondations du monde, le Point Zéro donne ainsi l’occasion à des collectifs engagés d’agir directement sur le récit humain dans sa totalité en profitant du vide laissé par la désintégration des anciens mythes.

L’enjeu n’est donc plus simplement de développer la RSE, mais d’amener les organisations à développer une reponsabilité civilisationnelle, en comprenant qu’elles doivent prendre un rôle dans la co-construction d’une nouvelle ère fondée sur des principes d’ouverture, de confiance et d’interdépendance.

C’est la véritable réponse pour attirer des jeunes générations qui ne se contenteront pas d’une transition tiède, d’un replâtrage économique ou d’une simple décarbonation de nos modes de production, et qui attendent des leaders un bond quantique dans notre compréhension de ce que signifie être humain.